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De l'injonction à l'engagement à l'importance du positionnement

Newsletter Janvier 2023 C’est la fin du mois de janvier, janvier c’est le mois où on entend parler des « bonnes résolutions », sur les réseaux, les magazines, dans les discussions du quotidien…

Les « bonnes résolutions » ça vient nous parler des changements qu’on veut opérer, des nouvelles habitudes qu’on souhaite installer, des challenges à se lancer, des rêves que l’on a mis de côté et du temps qui continue de filer...

  • Qu’est-ce qui fait qu’on se lance dans un nouveau projet ? Qu’est ce qui nous permet de maintenir une nouvelle habitude ?

  • Qu’est-ce qui nous permet de nous engager dans ces changements ? Qu’est-ce qui nous permet de maintenir notre engagement ?

  • Se désengager est-il nécessairement une forme d’échec ?

  • Maintenir un engagement est-il nécessairement une réussite ?

  • Peut-on réfléchir à l’engagement au-delà du prisme de l’échec ou de la réussite, comme deux facettes de la même médaille ?


Si on va chercher un peu de théorie, l’engagement se définit comme une « participation active individuelle et un maintien dans l’action »1, c’est lorsqu’il y a une implication, une mobilisation, une mise en action. Ce qui est intéressant de retenir c’est cette idée que l’engagement c’est un processus, pas un acte isolé. On varie sur une échelle qui va du désengagement, en passant par l’engagement, jusqu’au sur-engagement. L’engagement se traduit concrètement dans trois dimensions chez la personne :

  • cela se traduit dans les comportements:

Concrètement être engagé c’est participer, s’impliquer, être actif. Se désengager cela peut être implicite (apathie, inaction), cela peut être aussi arrêter/quitter ou mettre en place des comportements d’auto-sabotage pour avoir l’autorisation d’arrêter par un tiers.

  • au niveau cognitif (c’est-à-dire la pensée):

Cela correspond à toutes les pensées qui vont permettent l’implication (l’engagement) et à l’inverse toutes les pensées qui freinent l’action (désengagement).

  • au niveau émotionnel:

Cela correspond à toutes les ressentis « positifs » ou « négatifs » qui surviennent lors de l’implication.

L’engagement est un phénomène qu’on vit dans toutes les sphères de nos vies : à l’école, au travail, dans notre vie amoureuse, dans notre vie sociale, dans nos actions politiques, associatives, dans notre famille… Comme c’est un processus, on ne peut pas exiger de quelqu’un qu'il s’engage, on n’agit pas directement sur l’engagement mais bien sur ce qui freine ou qui alimente l’engagement.

L’engagement n’est pas un long fleuve tranquille, il y a des aléas, des imprévus, des émotions que parfois on préfèrerait ne pas ressentir. Cela demande un ajustement permanent entre l’idéal et la réalité au moment présent.

En pédagogie de la libre motivation, ce qu’on cherche à alimenter c’est l’engagement de manière auto-déterminée, c’est-à-dire un engagement qui prend ses racines dans la motivation intrinsèque de la personne. Cela correspond au processus suivant : la motivation interne de la personne émerge, sous forme d’une direction (pas un objectif figé mais bien une direction qui réveille son envie). Ensuite arrive une étape cruciale qui est souvent oubliée : celle du positionnement. Quand on demande à la personne de se positionner, elle décide si oui ou non elle souhaite s’engager dans la direction qu’elle a mise à jour, en fonction de sa situation actuelle, des ressources dont elle dispose, et de la société dans laquelle elle vit. A cette étape, un « non » a autant de valeur qu’un « oui » !

Un « non » est un positionnement.

Si elle se positionne sur un oui, alors l’engagement va suivre, avec ses aléas et imprévus. Si elle se positionne sur un non, c’est un engagement à vivre la vie qu’elle mène actuellement. C’est possible qu’une direction, un rêve, une envie, reste longtemps dans la poche avant d’être sorti au grand jour. C’est aussi prendre de la distance avec une forme de sacralisation de l’engagement, avec cette idée qu’il faut absolument s’engager et aussi absolument maintenir ses engagements, sous peine de ne pas être considéré comme fiable. Une sacralisation qui peut amener à des situations de sur-engagement qui se traduisent par de l’épuisement, un repli sur soi… On ramène ici par cette posture, la notion du temps, qui a bien du mal à se faire de la place dans une société où on nous demande d’être efficace, performant et ne surtout pas perdre de temps ! Et c’est parce qu’il n’y a pas d’injonction à l’engagement ou au maintien à tout prix de l’engagement, que le processus devient plus sécurisant, on gagne en liberté, en autonomie. C’est là aussi que la pédagogie de la libre motivation se distingue d’autres formes d’accompagnement, dans la mesure où on n’accompagne pas à l’engagement et au maintien dans l’action. Mais bien à l’émergence de la motivation interne et au positionnement.

1-SKINNER Ellen, FURRER Carrie, MARCHAND Gwen, KINDERMANN Thomas, Engagement and Disaffection in the Classroom: Part of a Larger Motivational Dynamic?, Journal of Educational Psychology, vol. 100, n°4, 2008, pp.765-781. RESSOURCES:



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